"Homo homini lupus est", l’homme est un loup pour l’homme
Locution latine à vision plutôt pessimiste de la nature humaine
L’éducation de ces bons sauvages semble avoir été vaine
Tant reste encore en ces temps ce triste syndrome
Honte à nous pour ses pauvres loups, qui au moins ne se bouffent pas entre eux
Pauvre canidé humanoïde devenu fou en ayant perdu ces crocs et son franc-jeu
L’homme-loup est devenu bien inoffensif à présent
Il n’a plus son mordant d’antan
Il gueule bien de temps en temps
Mais ça reste dans le vent
Juste parfois pour revendiquer quelques droits
Quand au fond de lui il retrouve encore la foi
Ou est-ce les réminiscences d’un passé de survie
Un souvenir imprécis d’un rappel à la vie
Pour ressentir les battements de son cœur
Dans un monde qui se gargarise de ses peurs
Tout en se laissant berner par tous ces leurres
Quand tu crois que ces gens sont bons et que tu es des leurs
Mais tu sais qu’ils ne sont pas bons, ni gentils
Qu’ils sont gorgés de désirs, d’envies
Ces bêtes frustrées, bridées, administrées, domptées
Et pour mieux contrôler la meute qu’est-ce qu’on leur a donné ?
La télé et sa téléréalité, internet et ses influenceurs à succès
Plus besoin de saines lecture, au loin nos rêves désuets
Maintenant tout ce qui n’est pas à portée d’un clic
Dévient vite périmé, suranné, archaïque
Tout doit aller très vite. C’est le temps du boulot-télé-dodo
Gérer sa carrière en espérant des hauts
Mais tu en tombes souvent bien bas
Ce sont les ressources humaines qui la gèrent au rabais pour toi
Tu cherchais une vie saine, dans un corps sain
Une vie sociale avec la sincérité de bonnes relations entre voisins
Tu croyais au régime bio, aux produits diététiques
On t’apporte une malbouffe, une restauration rapide c’est moins éthique !
On t’a apporté la fête, les rassemblements publiques festifs
Pour stimuler ta consommation sur le territoire sous l’égide du collectif
Tu cherchais l’amour passion
On t’a apporté la déception et la trahison
Tu voulais cette rencontre durable, saine et sincère
Tu as le coup d’un soir, la rencontre éphémère
Tu rêvais d’une famille forte, heureuse et unie
Tu as gagné le divorce, la garde partagée, la famille désunie
On t’a vanté les valeurs de l’éducation nationale
La réussite pour tous quelle que soit ton milieu social
Tu avais soif d’apprendre sur tout et n’importe quoi
Et tu as plutôt eu sur rien, ce n’était pas pour toi
On ne t’a pas fait aimer l’histoire ni la littérature
Qui pourtant expliquent toutes ces forfaitures
Adieu le gout de l’effort
On ne le retrouve même plus dans le sport
Tout part à la dérive, à vau l’eau
L’homme est devenu un beau salaud
Avec un sens aigu de l’oubli
Il ne pense plus, il n’aime plus c’est fini
Ils se bouffent juste entre eux, ces gens en fiers vaniteux
Deviennent égoïstes dans leur propre milieu
Plus personne ne s’aide, s’entraide
Même simplement se sourit … pauvres bipèdes
La méfiance envers l’autre
Résulte de la peur d’eux-mêmes vu dans cet autre
Même toutes ces religions qui prônent l’amour comme refouloir
Se noient dans leurs guerres et le sang versé au pied de leur tour d’ivoire
Liberté j’écrirai ton nom sur les sentiers éveillés
Tu parles ! On s’est bien fait berner, voir même niquer !
Concept qui après avoir été épuisé
S’est bien fait délaver, dépecer, tuer
Dégouté de cette époque où tu n’es plus libre de t’exprimer
Avant d’avoir écrit un mot ou parlé, tu es déjà catalogué, condamné
Je ne fais plus que grogner et hurler les jours de pleine lune
A remâcher, ressasser dans mon esprit mes rêves de fortune
A trop ouvrir les yeux, mon cœur s’est trop blessé
Dans ce monde pourri à quoi bon exister ?
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