Par-delà le bien et le mal
Quelle est l’origine de la morale ?
S’il y a une idée, elle est le fruit de quelque chose, elle
vient bien de quelque part
La morale nous raconte donc bien une histoire
Il y a une généalogie dans cette progression
Avec un commencement et comme bien souvent c’est la religion
Monde avec un au-delà de celui qu’on vit ici
Un monde intelligible, un monde où existe ce fameux paradis
C’est plutôt dualiste dans l’approche, d’un côté on a un
monde des sens, un monde matériel
De l’autre, un monde divin, un monde spirituel
Rejet du monde d’ici-bas avec ces épreuves, ces pêchers, ces
difficultés
Comme si ce ressentiment l’avait condamné
Pourtant la vie qu’on vit, celle qui est vécue, c’est quoi
si ce n’est un terrain d’affrontement ?
Ce sont des forces qui s’attirent, qui s’opposent, qui
s’enchevêtrent, il y a un rapport de force permanent
Dans un monde qui privilégie les forts au détriment des
faibles, monde de conflits
Il existe une stratégie pour s’en protéger. Créer des
sanctions, des peurs, des interdits
La morale dit tu peux faire cela mais tu ne dois pas faire
ceci
Ta vie est remplie de limites et d’interdits par l’existence
d’autrui
Parce que cet autre est un autre à respecter dans sa
dignité, dans sa vie
Je réprime alors mon animalité, mes instincts de survie
La morale, la religion sont des moyens de coexistence
sociale
Fixer des limites, créer un code de conduite, vivre dans la
notion de bien et de mal
Valoriser toutes les bonnes actions, ce qui est bien, ce qui
est bon, ce qui est vertueux
Et dévaloriser, voir condamner, juger en jouant sur la
culpabilité ce qui est mal, vicieux
Ainsi le faible dans ce règlement contrôle la force du fort
et l’empêche de l’exprimer
Le faible est devenu le bon qui édicte les règles de morale
de coexistence, de bonté
Les valeurs sont inversées et si tu appelles à la force tu
n’es pas légitime
Le collectif a ôté l’élan vital, ce souffle qui coule dans
la part de l’animal de l’homme magnanime
"Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils
font" et tu te retrouves cloué sur la croix
Glorifier, canoniser l’impuissance, mettre fin à son élan
vital, voilà le choix
Alors que la valeur suprême serait cette volonté de
puissance
Le bien, le mal ne sont pas des principes absolus, juste des
valeurs humaines bénéficiaires d’une survivance
Sanctionner un homme par ces critères c’est aller à
l’encontre de l’essence même de l’être humain par un certain protectionnisme
C’est rejeter sa vitalité, c’est du nihilisme
Il n’y a pas de bien ou de mal, tout cela est subjectif,
variable, changeant
La valeur est sa force, sa volonté de puissance, l’action
dans l’exaltation de son élan
Le faible malheureusement nie l’autre pour exister, il est
dans le ressentiment, les forces mortifères
L’hypocrisie règne, la rancune et bien d’autres maux sont
présents pour partir dans sa guerre
Frustré, il a un grand besoin de s’affirmer, avoir la plus
grande … est un jeu
Cette morale d’esclave en fait sa faiblesse de l’homme
jaloux de cet autre, envieux
Alors que le fort n’en a que faire, il n’est pas dans un
rapport de réaction
Pas le besoin de prouver quoi que ce soit, le fort ne joue
pas un rôle, il s’affirme de par sa position
Le surhomme se fout des jugements des autres, il n’est pas
en réaction
Il assume le conflit dans une vie consciente entre
destruction et construction
Il accepte la vie
Et elle joue avec lui.