Sur le bord de l’asphalte, elle est là !
Trouble destin qui la met devant toi
Histoire de te faire bander, elle est la travailleuse des rues
Qui vit amèrement en vendant son cul
Sous un regard fatigué et un sourire forcé en coin
Conservant un air coquin pour subvenir à ses besoins
La voilà prête à s’offrir
Prête à donner un certain plaisir
Mais elle n’est pas la bonne à marier
Elle est juste la bonne à se taper
Pas étonnant que tu ne sois pour elle qu’un vulgaire compte en banque
Elle que tu vas remplir pour assouvir et combler ton triste manque
Te voilà ravi de ta blanche jouissance, mais tu l’as souillé
Jusqu’au plus profond de son intimité
Elle t’a vendu ses charmes, à toi l’inconnu
Par défi à la vie de souffrances et d’abus
Depuis bien longtemps son cœur a disjoncté
Illusion des jours heureux, l’amour s’est éteint, s’en est allé
Corps meurtri rejoignant le trottoir elle est celle qui ne vaut rien
Pour les lubriques passants du soir, elle ne sera que la simple putain
triste mais fascinant...
RépondreSupprimerJe te propose un extrait du plus grand roman américain :
"Au bout d’une heure, Béatrice, amère et épuisée, était sur le point de renoncer quand un de ses clients réguliers, un veuf d’une cinquantaine d’années dont la bedaine s’incurvait comme une vieille rotonde d’Union Pacific, se gara le long du trottoir. Elle se précipita vers sa voiture. Ils allèrent au Lonely Island Hotel.
[...] Dans la poubelle, il y avait une capote qui venait de servir et d’où dégoulinait du liquide gluant.
Béatrice se déshabilla, s’allongea sur le matelas instable et moisi, et s’endormit aussitôt. Elle rêva de Tournesol. Le type, qui était quelqu’un de bien, resta là un moment à observer sa grosse et belle putain qui ronflait les jambes écartées sur le lit, en remuant presque imperceptiblement son pelvis marbré d’abcès. Puis il déposa trente dollars sur la table de chevet et sortit, en refermant doucement la porte derrière lui."
William T. Vollmann - La Famille Royale.