Au chant du coq, avec mon café je casse une petite graine. Je reste le bec dans l’eau à la lecture du canard fort déchainée. Dans une dépêche, le corbeau qui n’est pas une buse a encore frappé de sa plume.
On ne sait toujours pas qui croasse même si tout le village
jacasse à l’unisson comme une pie. C’est un cygne des temps, de cette
décadence. Même dans un petit village il y a toujours des canards en col blanc
qui émergent au milieu des colverts.
Quand est-ce qu’on saura-qui est ce vieil hibou ? Quand
les poules auront des dents ?
En tout cas, ce n’est pas l’hirondelle qui fait le
printemps.
Ce que l’on sait, c’est que l’agresseur dénommé "le pic
cœur de vieilles dindes" rode toujours. Pour rappel, on le décrit comme
étant un drôle de moineau marchant comme un canard, maigre comme un coucou,
avec des jambes de coq et des yeux de hiboux. Est-ce un faucon pour
autant ?
Comme on dit, faute de grives, on mange des merles, et bien
notre homme aurait à défaut d’une énième vieille chouette, changé ses habitudes
et pris une nouvelle victime.
Il aurait abusé d’une blanche colombe qui faisait le pied de
grue dans un bar. Elle se voyait déjà roucouler devant son joli coq, Martin
l’pécheur, son roitelet à s’aimer comme deux tourtereaux. Elle se sentait pousser
des ailes à croire n’importe quoi, comme le gobemouche. Désolé de passer du coq
à l’âne, mais le temps faisan son œuvre, il lui avait posé un lapin. Elle était
fort déçue, tombait du nid.
Dans ce bar un peu bruant, son voisin de comptoir la consolait.
Le geai paré des plumes de paon l’a fait boire plus que de raison. Héron comme
une queue de pelle, saoule comme une grive, elle avait pris un sacré coup dans
l’aile. Selon les enquêteurs, elle aurait été rouge comme un coq dans sa robe
jaune serin à expliquer les méfaits qu’elle aurait subie.
La cocotte était devenue le pigeon d’une triste affaire.
Elle était tombée dans un sordide guépier.
Le miroir aux alouettes était en place. L’oiseau de mauvais
augure a commencé par des baisers d’oiseau à sa petite poule de luxe, sa petite
caille, puis il l’aurait traité de sale petite grue, de bécasse qui prendrait
des coups de martinet. Prise au piège, il lui a demandé de chanter comme le
rossignol une jolie chanson, mais elle poussait des cris de paon et d’orfraie,
il lui chantait à son tour alouette je te plumerai. Elle tentait pourtant de se
défendre bec et ongles. Elle voulait s’enfuir comme une volée de perdreaux,
mais il l’avait dans ses serres. Il s’est fait vautour. Il a sorti son petit
oiseau, il a trouvé et fait son nid puis le sale oiseau s’est envolé, la
laissant seule sur le bord de la route comme un oiseau sur la branche,
inexpressive, prostrée.
Elle y aura laissé des plumes de cette histoire. Elle répète
sans cesse comme un perroquet des choses inintelligibles. Devenue une tête de
linotte, elle ne sera plus jamais gaie comme un pinson.
Malheureusement l’agresseur vole toujours. Pour ça, c’est un
fin merle au regard d’aigle pour ne pas se faire prendre dans les serres des
poulets qui peu à peu tentent de resserrer leurs filets.
A moins que ces poulets ne fassent l’autruche n’ayant pas
assez d’éléments concordants.
J’espère que l’enquête avancera et qu’ils n’attendent pas que
les alouettes leurs tombent toutes rôties. On ne peut pas faire du bouillon de poule
avec des fientes de poulets.
Reste un énième désastre, une oie blanche a encore été le
dindon de la farce. Souhaitons que la cigogne ne passe par là d’ici quelques
mois. Et dites que le piaf n’est toujours pas en cage. Voilà le triste chant du
cygne !