Fusil au point, pas à pas avec mon escouade j’avance
Alors que tout autour de moi, les balles ricochent et
dansent
J’ai le pouvoir d’asservir au son des armes
Même si en face de moi ne se trouve que des larmes
Tout ça pourquoi ? Pour quelques écrits, montés en
stupides associations
Sous prétexte d’avoir par rapport à l’autre la meilleure des
religions
Las des guerres saintes, de ces millions de morts pour un
livre sacré ou un tombeau
Qui de Dieu le Père, de Yahvé, d’Allah, de Brahma ou de Bouddha
a le meilleur mot à tous ces maux ?
Pourquoi verser tous ce sang dans des actes qui sont sensés
prôner l’amour de son prochain ?
Tous les livres demandent à respecter autrui et d’écouter la
sage parole des Saints
Voilà tout ce qu’on ressasse dans sa tête comme
questionnement dans notre marche en avant
Tout en respectant nos sacros saints commandements
Des frères d’armes tombent déjà à mes côtés
Alors que j’appuie sur ma gâchette, je continue de tirer, de
tuer
Je suis les ordres, je cours et perce les défenses de mon
ennemi
Les hommes tombent dans le bruit des armes mais sans un cri
Avec les années de service et les campagnes on cultive notre
droit à devenir insensible
Notre pensée reste focus sur notre ennemi, notre cœur de
cible
Je vide mes chargeurs comme si j’étais à la criée, en pleine
déraison
Mon sang bouillonnant tape à mes tempes, la sueur âpre à mon
front
Dans tous ce fatras, tu peux hurler pour te donner plus de
force
Mais pourquoi tout cela ? Pour une victoire qu’on
amorce ?
Qui à ce stade pourrait lâcher ses munitions et mettre un
drapeau blanc ?
Tous ensemble simplement main dans la main pour la paix
maintenant ?
Sinon mon cher ennemi, tire bien, éclate-moi la tête là dans
l’instant
Qu’on arrête ces conneries, je veux partir en laissant là
tous mes sentiments